France-Espoir 2012-2017

Dans un entretien à Causeur , Hervé Juvin décrit bien la situation et pointe les 2 erreurs commises depuis plus de 30 ans en France.

C'est l'articulation de ces 2 erreurs qui , à l'image des 2 machoires , qui risquent de nous broyer , si nous ne réagissons pas .

Prenons l’exemple de la France. Deux erreurs y ont été commises.

• D’abord, celle du recours massif aux capitaux extérieurs pour financer la dette. L’Agence France Trésor s’est félicitée que 70 % de la dette publique de la France soit détenue à l’étranger ! C’est oublier qu’une dette détenue par les nationaux n’est rien d’autre qu’un impôt différé, et que l’inflation peut la réduire. A l’inverse, une dette détenue majoritairement à l’extérieur reste une dette, et le défaut est le seul moyen de la diminuer vraiment. En interdisant à nos résidents d’acheter des titres de dette publique, nous avons bradé la souveraineté nationale pour quelques points de base de taux d’intérêt en moins ! Le Japon, bien plus endetté , n’a pas de problème parce que 90 % de sa dette publique est détenu par ses propres résidents !
  
  
• Seconde erreur : l’achat de la paix sociale par l’argent public, non contrôlé et non administré, comme le démontre la politique du financement associatif aussi bien que celle de l’assistance, avec les effets de rente auxquels les deux donnent lieu, et qui vont être, plus que la dette, à l’origine de la grande colère des classes moyennes à venir.

la mise en paragraphe est de mon fait

Hervé Juvin participe aussi au site Realpolitik d'Aymeric Chauprade

alain21 a écrit:Le Japon, bien plus endetté , n’a pas de problème parce que 90 % de sa dette publique est détenu par ses propres résidents !

Heu ?? Avec une population vieillit et ne se renouvelle pas alors que les déficits augmentent de façon exponentielle, il y a un moment où il va falloir emprunter ailleurs.. Et avec une dette à 200% du PIB, les taux auxquels ils vont devoir emprunter vont faire mal, très très mal. A moins de faire marcher la planche à billets façon Weimar.

Je suis d'accord avec toi , Willsdorf , l'analyse de Juvin est bien plus pertinente sur la France que sur le Japon .

Je pense qu'il donne cela à titre de comparaison mais sans se rendre compte de la faiblesse relative de son argumentation ; faiblesse que tu relèves à juste titre. Cela étant dit , le choix premier du Japon , c'est de compter sur ses propres forces , sans faire appel à l'extérieur. Cette intuition première fut la bonne . Dommage qu'elle ne puisse plus être poursuivie à moyenne échéance du fait d'un déficit démographique.

L'analyse , sur la situation française , n'en reste pas moins éclairante.

Et la même erreur criminelle a été commise en ce qui concerne le financement des entreprises.
Et c'est ainsi que des pans entiers de l'économie sont aux mains de fonds de pension étrangers, qui exigent des rendements à deux chiffres, ; alors que la mise en place de structures de collecte de l'épargne française (et notamment salariale) aurait permis que le capital des entreprises françaises soit aujourd'hui entre des mains françaises (et en grande partie salariales).

Il est juste de dire que les ultra-libéraux se sont empressés, des le début des années 70, de détruire systématiquement les bases de ce système, qui commençaient à produire des effets.

Lou, si tu veux parler de la participation mise en place par le général de Gaulle, elle fut généralisée sous Pompidou (1973) , puis améliorée sous le gouvernement Chirac de première cohabitation (octobre 1986).
Elle fut combattue par le CNPF de l'époque, dont on peut tout dire sauf qu'ils sont ultra libéraux, et par la gauche

Les fonds de pension, seul dispositif susceptible d'apporter une masse monétaire suffisante, sont combattus par toute la gauche, pas par les libéraux.

Si tu penses à autre chose, éclaire ma lanterne