charles martel a écrit:Mon avis perso : Le BI est en train de négocier avec le FN pour des candidatures communes aux législatives à Nice. Dans cette optique, je pense que le FN verrait bien le BI se prononcer pour eux à la présidentielle. Pour faire style : "on organise un débat, on écoute tout le monde", la direction du BI lance une consultation bidon avec, outre Marine Le Pen, un candidat européiste à mille lieux du BI, un faire-valoir bien sympathique mais sans aucun charisme, et éloigne soigneusement les deux autres options qui auraient dû figurer dans ce scrutin : le non-choix, qui est une possibilité (que ce soit Laguiller en 2002 ou l'UMP aux cantonales lors d'un second tour FN-PS), ou Carl Lang, de l'Union de la droite nationale, dont on peut penser ce que l'on veut mais qui est quand même plus proche idéologiquement du BI que n'est celui-ci de Bayrou. Bref, cette consultation soigneusement encadrée ne servira qu'à justifier la marinisation du BI.Content de te voir ici CM
Merci!
charles martel a écrit:le Réactif a écrit:A mon avis, mettre Bayrou dans le lot, c'est pour noyer le poisson. De ce point de vue, c'est bien joué.
Ils devraient quand même, quitte à ne pas donner de consigne de vote, dire que, hors la candidature témoignage de Nihous, seule MLP répond un minimum à leurs valeurs ou que c'est elle qui en est le moins éloignée. La non consigne absolue risque d'être vécue par les sympathisants comme de l'indifférence ou un jugement du type "du pareil au même". La gauche, elle, non seulement n'a pas ces scrupules, mais appelle systématiquement à faire barrage à ses ennemis. Le BI a su s'inspirer de certaines méthodes de la gauche. Sur ce soup, serait-il moins inspiré ?
Mon cher Réactif, me permettras-tu de m'inscrire en faux total par rapport à ton discours?
"Ils devraient" : pourquoi? Entre nous, le MPF, avec sa consigne ("pour les gares et les valises" le soir de l'élection, pour les militants MPF deux jours après), s'est bien plombé en 2007, plombage dont il ne s'est jamais remis, d'ailleurs, la plupart des sympathisants estimant à juste titre qu'il s'agissait d'un renoncement et d'une trahison. Le résultat de la consigne, c'est :
-un président du MPF qui a dû abandonner son poste de président de CG
-un parti inaudible
-une hémorragie militante
Quant à la gauche, en 2002, Arlette n'a pas appelé à voter Chirac, et en 2007 Schivardi a appelé à voter blanc. Il n'y a donc pas appel systématique.
le Réactif a écrit:
Tu as raison sur Nice, mais probablement tort sur le reste : l'organisation du BI s'est décentralisée davantage sur les régions et les avis pourraient être divergents d'une région à l'autre. J'ai de bonnes raisons de craindre que le BI ne donne pas de consigne de vote au niveau national.
Quant à dire que la consultation est bidon, je ne crois. Même si les présidents de fédés vont donner leur avis pour influencer les adhérents, et pas forcément dans le sens que tu crois, j'en connais de suffisamment sûrs pour te dire qu'ils ne bidonneront pas les résultats : ce serait contraire à ce qui fait l'essentiel de leur engagement, au service d'un idéal. Maintenant, je ne sais pas ce que décidera le bureau qui fédère les entités régionales. Si manipulation il y a, ça fera du grabuge.
le Réactif a écrit:Permets-moi à mon tour de prétendre le contraire : j'ai vécu ces moments de l'intérieur.
Presque personne ne parlait de trahison, mais de pistolet sur la tempe. La disparition du MPF n'a aucun rapport avec ça, mais tient :
- aux multiples déceptions électorales (l'hémorragie des militants avait même commencé dès la fin 2006, avec les sondages qui ne décollaient pas)
- au gâchis lié à la désorganisation flagrante du siège et à certains comportement carriéristes : l'échec a fait crever cet abcès
- au retrait de PdV suite à ses problèmes de santé déboires familiaux
Le BI peut donner une consigne sans y perdre plus qu'une frange de mécontents. D'autres partiraient à voir le BI totalement absent de la campagne. Les partis perdent-ils leurs adhérents quand il y a ce type d'appel de ralliement ? Bien sur que non (au moins en parlant de solde, même s'il y a alors davantage de flux entrants et sortants). Moi-même, ....
Je souhaite que le BI appelle à voter MLP, mais j'ai l'impression que tu souhaites le contraire.
En tous cas, aucun rapport avec le MPF.
Par contre, je ne comprends pas bien ton hostilité à Marine, car il me semblait que ses tentatives de dédiabolisation ne seraient pas pour te déplaire, même si je connais ton intransigeance sur le fond (et là je comprends ta déception, si tu fais abstraction du côté "posture médiatique" de la chose).
le Réactif a écrit:Par contre, je ne comprends pas bien ton hostilité à Marine, car il me semblait que ses tentatives de dédiabolisation ne seraient pas pour te déplaire, même si je connais ton intransigeance sur le fond (et là je comprends ta déception, si tu fais abstraction du côté "posture médiatique" de la chose).
Jean-Marie Le Pen lui-même est pourtant resté égal à lui-même et ses prestations médiatiques ont été de qualité. Sa stature, son expérience et sa culture le positionnaient mieux que Royal, Bayrou et même Sarkozy à la hauteur des enjeux de la présidentielle. Malheureusement la ligne directrice qui lui a été imposée par sa fille, se comportant comme une vice-candidate omniprésente dans les médias, a été, à tous égards, catastrophique.
La banalisation du discours
La première erreur a consisté à confondre l'impératif de dédiabolisation avec la banalisation. Le MNR a toujours été partisan d'éviter la diabolisation. Mais la dédiabolisation consiste à renoncer aux dérapages, aux provocations verbales et aux jeux de mots douteux. Elle ne consiste pas à banaliser le discours pour l'aligner sur celui des responsables de la classe politique et faire plaisir aux médias. Si on demande à Jean-Marie Le Pen de parler comme les dirigeants de la classe politique au moment où certains d'entre eux commencent à parler comme Jean-Marie Le Pen, il n'est pas étonnant que de nombreux électeurs ne s'y retrouvent pas et en tirent des conclusions électoralement néfastes. Ainsi y a-t-il eu sur la question, pourtant centrale, de l'immigration un brouillage des idées du candidat. Le discours ferme de l'immigration zéro a en effet été parasité par des initiatives hasardeuses visant à récupérer les voix de certains immigrés. Lorsque Marine Le Pen organise un déplacement à Argenteuil au cours duquel le candidat se place à la gauche du ministre de l'Intérieur pour défendre les immigrés face aux propos de Sarkozy sur le Karcher, elle délégitime complètement le discours de son candidat tout en confortant celui de son adversaire.
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